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Essai BMW 116D : Trop chère, mon fils.

BMW sait faire de bonnes voitures, personne n’a de doute là-dessus, mais la marque est spécialisée depuis longtemps dans le milieu/haut de gamme, notamment au niveau de ses motorisations. Alors, quand la marque allemande propose un petit 3 cylindres diesel sur la plus petite voiture de sa gamme, je m’interroge et, surtout, je veux l’essayer. Me voilà donc possesseur d’une BMW 116D Efficient Dynamics Edition Lounge le temps d’une semaine.

Texte : Étienne Rovillé - Photos : Étienne Rovillé

J’avais été conquis par la BMW M135i – mais comment ne pas l’être – et j’ai toujours eu une attirance particulière pour la marque bavaroise. De la voir descendre en gamme et se vouloir accessible à un plus grand nombre me réjouissait. Puis il y a eu l’essai de cette série 1…

Esthétique :

La mise à niveau récente de son dessin est vraiment la bienvenue. Les nouveaux projecteurs avant lui apportent le dynamisme qui manquait à sa devancière et assoient son côté « statutaire ». Il en va de même pour les feux arrière, débordant largement sur le hayon et donnant plus d’assise à l’ensemble. Les flancs sculptés apportent également leur part de dynamisme à la compacte. L’ensemble est posé sur des jantes de 16" équipées de pneus à flanc haut (205/55R16). Pas forcément dans l’air du temps, nous verrons plus loin que ce choix est pragmatique.

Dans l’habitacle, le bien cohabite avec le moins bien. Le tableau de bord et la console centrale dotée du large écran avec GPS Professional (1?950 € en option) sont de bonne facture, tout comme les inserts en bois (460 €). À l’inverse, les sièges en tissu, à l’assise plate et informe, sont peu attirants. Ils sont, heureusement, plus confortables qu’ils n’en ont l’air, mais n’offrent aucun maintien latéral. L’espace dédié aux passagers arrière est toujours un peu juste par rapport à la concurrence, à l’instar du coffre à la modeste contenance de 360 L.

Sur la route :

Ce qui choque au démarrage, a fortiori sur une voiture dite premium, c’est le levier de vitesse qui tremble ostensiblement. Sur un modèle proposé, en prix de base, à 27?850 €, c’est tout de même déplacé. Ce prix reste, en façade, bien placé, mais l’équipement n’est pas au niveau. Au final, mon modèle s’affiche à près de 34?000 €?!

Les sièges offrent peu de maintien et l’assise n’est pas des meilleures, mais le confort reste décent, bien aidé par les pneus à flancs haut. Les grosses jantes c’est peut-être joli (ça dépend des goûts cela dit), mais ça dégrade le confort. Je remercie donc BMW d’avoir su préserver un peu de bien-être par ce biais. Les suspensions légèrement fermes ne sont, du coup, pas une gêne et au contraire aident au dynamisme routier. Car sur ce point, cette 116D reste une vraie BMW avec un bon train avant et des roues arrière motrices, et je trouve un certain plaisir à son volant.

Et ce 3 cylindres alors??

Cubant 1,6 L et développant 116 ch, il est totalement creux en bas du compte-tours. Au point de presque se voir caler en espérant relancer en seconde en arrivant sur un céder le passage ou un rond-point, nous obligeant à repasser en première. On est à la limite du dangereux dans certaines situations. Dommage, c’est pourtant un des agréments offerts jusqu’à présent par les moteurs diesel. Le problème vient très certainement de la boîte spéciale de cette version Efficient Dynamics qui voit l’étagement de ses rapports allongé. Les reprises sont du même ordre, très légères, nous obligeant trop souvent à descendre d’un ou deux rapports. Il faut lancer ce moteur dans les tours pour en tirer quelque chose de correct. Ce comportement du groupe motopropulseur a une incidence forte sur la consommation en usage normale. Celle-ci est très loin des valeurs annoncées avec plus de 7,5 L/100 km en ville, sans forcer…

L’agrément de conduite en est largement dégradé et une 118 D fait nettement mieux, même en termes de consommation réelle. Pour conclure sur le manque d’agrément, un mot sur le stop and start qui donne l’impression que la voiture frôle la crise d’apoplexie à chaque redémarrage.

La BMW 116D EDE allie de bons ingrédients avec d’autres qui le sont nettement moins et au final la recette manque d’homogénéité. Tout a été fait pour afficher un rejet de CO2 de 99 g/km, mais ce n’est valable que sur le papier. Dans la vie réelle, le manque flagrant d’agrément combiné à une consommation pas si intéressante n’en fait pas une bonne compagne. Son dynamisme routier et une présentation intérieure correcte sauvent à peine le tout, surtout à ce prix-là.