Essai Volkswagen T-Roc : qui peut le moins, peut le plus
Les SUV représentent 30 % du marché automobile français, une part en croissance continue ces dernières années. C’est dans ce contexte positif que Volkswagen lance son nouveau T-Roc, un véhicule surélevé, au style moins conservateur, sur base de Golf qui devrait rapidement se tailler une belle part du gâteau. Pour m’en convaincre, je me suis rendu dans les environs de Lisbonne pour un essai complet.
Texte : Étienne Rovillé - Photos : Étienne Rovillé
La première chose qui m’interpelle lorsque j’arrive sur le parking de l’aéroport, ce sont les couleurs. Pas celle du ciel étonnamment bleu en cette fin octobre, mais celles des différents T-Roc présents. Du jaune, du bleu, de l’orange, du rouge, des couleurs chatoyantes qui mettent tout de suite de bonne humeur. Je m’empresse de réserver un modèle Orange Energy afin de ne pas me retrouver avec un des rares exemplaires gris revente. Comme de coutume, le constructeur nous propose principalement des modèles haut de gamme à l’essai, c’est plus flatteur en photo par exemple et cette fois encore, ça fonctionne avec la finition Carat Exclusive qui me fait profiter d’un toit aussi noir que le montant A et les rétroviseurs extérieurs, le tout souligné d’un jonc chromé. L’ensemble étant posé sur des jantes Montego Bay de 18" au style dynamique.
De la couleur, mais pas pour tout le monde
Le prix d’appel du SUV est de 21 990 € avec la motorisation modeste 1,0 litre TSI de 115 ch. Pour ce prix-là, vous n’avez ni le toit de couleur contrastante, ni même les feux de jour de forme circulaire et encore moins des jantes en alliage. Mais le pire se situe à l’intérieur avec un habitacle particulièrement déconseillé aux dépressifs ou à ceux qui ne souhaitent pas le devenir. Ensuite, les prix montent très vite au-dessus de 30 000 € et jusqu’à 38 590 € pour ma finition Carat Exclusive, hors option.
Mais pour ce tarif coquet, je bénéficie d’une sellerie cuir Vienna bi-ton orange et noire, d’un large toit panoramique et de l’ambiance Orange Energy. Cette dernière se caractérise par des inserts en plastique orange sur la planche de bord, la colonne centrale ou encore les contre-portes. Pour le coup, l’intérieur est aussi coloré et joyeux que l’extérieur, seuls les plastiques durs présents partout me laissent sur ma faim. Néanmoins, les ajustements de ceux-ci ne souffrent pas la critique.
Et si le vrai luxe….
Vous vous souvenez sans doute de cette pub de Renault, assez justement trouvée, et bien elle s’adapte assez bien à la Volkswagen T-Roc qui propose des dimensions contenues pour un espace intérieur pour le moins intéressant. Commençons par le coffre et son volume de chargement de 445 litres, quasiment le plus grand de sa catégorie. Seule la Mini Countryman fait mieux en offrant 5 litres supplémentaires, mais pour une longueur supérieure de 7 cm. C’est bien là que le T-Roc fait fort, en proposant un véhicule avec des dimensions réduites par rapport aux prestations qu’il offre. Pour les passagers, il en va de même avec un espace aux jambes et à la tête satisfaisant.
Quand le T-Roc met sa tenue de Golf
Ma Volkswagen T-Roc est équipée du moteur 2,0 litres TDI de 150 ch et 340 Nm que je démarre et qui me le fait savoir. Comme toujours dans le groupe, le moteur diesel est assez sonore au ralenti et ensuite dans les phases d’accélération. Peu importe, je sélectionne le mode Drive de la boîte de vitesse DSG à 7 rapports et me dirige vers le parc naturel de Sintra et Cascais en passant par la capitale lusitanienne. Avec ses 4,23 mètres de long, le SUV offre une facilité d’usage bienvenue en ville, il se paie même le luxe d’être plus court de quelques centimètres qu’une Golf, mais bien plus large sans que ça soit pénalisant.
Dès que l’on quitte la zone urbaine et que les routes proposent des courbes, le T-Roc TDI 150 me surprend par des appuis qui me semblent incertains, comme si la caisse devait d’abord se poser avant d’entamer correctement la courbe. Ce n’est l’affaire que d’un temps infime, mais suffisant pour surprendre. Pour autant, la voiture ne s’écrase jamais sur son train avant et contient décemment le roulis. Elle fait même montre d’un dynamisme agréable avec un train avant plutôt précis malgré une direction manquant de consistance et un train arrière alerte juste ce qu’il faut.
En dehors du Green
Si la tenue de route s’approche seulement de celle de la Golf sans pouvoir l’égaler, en dehors des trajets bitumés le T-Roc prend un net avantage. Il faut dire que le mien est équipé pour, entre la garde au sol nécessairement surélevée ainsi que le système à 4 roues motrices 4MOTION et ses différents modes (Neige, Route, Offroad et Offroad Individual). N’allez surtout pas imaginer que ce crossover à des prétentions de vrai 4x4, néanmoins il se permet des escapades dans le sable ou sur les terrains légèrement accidentés sans trop de problèmes. |