logo


Essai Mercedes-AMG GLA 45 4MATIC : le SUV rabaissé

Mercedes a très récemment dévoilé un lifting de sa petite baroudeuse, la Classe GLA. Cette dernière a rencontré son public, mais avait besoin d’évoluer pour suivre la tendance du segment et par la même occasion la demande des clients. Le crossover compact allemand propose désormais un style aventurier plus affirmé. Je vous emmène l’essayer en Grèce sur les routes du Péloponnèse.

Texte : Étienne Rovillé - Photos : Étienne Rovillé

C’est sur le parking de l’aéroport Elefthérios-Venizélos d’Athènes, sous un ciel bleu et une température pour le moins agréable en cette mi-avril que je découvre cette GLA restylée. La face avant expose sa nouvelle calandre, ses projecteurs LED de série ainsi que son nouveau pare-chocs avec plaque de protection. Le look baroudeur est bel et bien plus marqué. De profil, une baguette latérale fait son apparition, mais c’est surtout les 30 mm supplémentaires de garde au sol qui sont visibles. Quant à l’arrière, les feux proposent un dessin inédit tandis que les échappements se cachent.

Mais chez Mercedes, ils ont une surprise pour moi. Point de voiture surélevée, point de sorties d’échappement timides et timorées, ni plaques de protection à l’avant où à l’arrière. Non, pour moi ça sera un diffuseur à l’arrière, un béquet de toit, une lame avant, des jantes de 20" à dix branches, des pare-chocs pour le moins agressifs. Bref, vous l’aurez compris, je prends le volant d’une nouvelle Mercedes-AMG GLA 45, blanche avec le pack aérodynamique AMG noir.

Un peu de mathématique

La nouvelle GLA propose une garde au sol relevée de 30 mm par rapport à celle qu’elle remplace. Cette dernière, de son côté était 10 mm plus haute qu’une Classe A de base. Par contre, la GLA AMG est surbaissée de 45 mm par rapport à la GLA normale. Vous suivez toujours??

En gros, la GLA 45 AMG est plus basse de 5 mm par rapport à une Classe A normale, vous avez dit crossover?? Je vous rassure tout de suite, bien sûr que c’est un crossover puisqu’elle reste 10 mm plus haute qu’une Classe A 45 AMG… non??

Non, nous ne pouvons pas vraiment la qualifier de crossover du coup - même si nous avons pu nous échapper légèrement du bitume - c’est prouvé mathématiquement. Ou alors une Classe A normale est… enfin bref, là n’est absolument pas la question. Que vaut-elle, à part 82 000 € une fois « optionnée »??

260 km pour le savoir

Je laisse généreusement le volant à mon rédacteur en chef pour la première partie, autoroutière. J’en profite pour détailler l’intérieur, ses inserts carbone, ses sièges baquets fort accueillants, ses touches de rouge (aérateurs, ceintures, surpiqûres, etc.). C’est flatteur et agréable à l’œil. Agréable aussi, le confort. Bien qu’en passager, je remarque immédiatement la différence avec la Classe A 45 AMG très ferme. Il en va de même pour la bande sonore, très discrète dans ces conditions, permettant de faire de longs trajets sans fatigue auditive.

Après une soixantaine de kilomètres, nous sortons du côté de Megara pour remonter vers le golfe de Corinthe. Là, au bord de cette mer bleu azur, nous prenons le temps de faire quelques photos, de profiter des paysages qui s’offrent à nos rétines derrière chaque virage, de humer les diverses senteurs telles que le thym qui pousse sur le bas-côté des routes.

Mais tout cela nous met en retard et il reste de nombreux kilomètres à effectuer jusqu’à Porto Heli, sur la péninsule d’Argolide, notre but du jour. Cette fois, je prends le volant avec l’envie de réduire le retard autant que possible. En ça, je serai formidablement aidé par les routes absolument désertes du Péloponnèse (du moins, à cette saison-ci).

Il faut laisser le temps au temps

J’enclenche le mode sport, je me cale bien dans mon siège et commence un trajet épique par un agacement. La boîte de vitesses automatique n’est pas réactive, le train avant cherche sa route et s’obstine à partir tout droit, puis la boîte refuse de rétrograder quand je tire la palette de gauche, sans parler de la direction très artificielle ou de l’échappement très démonstratif qui l’est tout autant, artificiel. Ça commence mal…

Alors je baisse le rythme, je prends le temps de construire mes virages, ma vitesse et petit à petit la GLA et moi commençons à nous comprendre. Mais déjà, nous arrivons à Corinthe et j’effectue une courte pause afin d’en voir son fameux et impressionnant canal, puis de faire le plein.

Une fois ledit canal traversé, je me retrouve enfin dans le Péloponnèse, terre d’Olympie ou encore de Sparte. Ma GLA 45 AMG n’a rien de spartiate pour sa part, l’impression de confort ressentie plus tôt est la même au volant. L’amortissement, y compris dans ce mode sport, est bien plus agréable que celui de l’AMG A 45. Le moteur de 381 ch et 475 Nm offre de bonnes reprises, bien que trop aseptisées à mon goût. N’empêche, les performances sont là avec un 0 à 100 km/h annoncé en seulement 4,4 secondes.

Les routes que j’emprunte sont des successions sans fin de virages en tout genre dans un relief montagneux avec partout des panoramas sur les côtes très découpées. J’emmène la GLA de tournant en tournant, la plaçant toujours mieux. Elle m’a demandé de m’adapter à elle, de rentrer correctement sur les freins en virages, ou du moins sur un lever de pied marqué, puis de la poser sur ses appuis pour ensuite avaler n’importe quelle courbe à une vitesse indécente. Les courbes trop serrées, cependant, ne sont décidément pas son exercice favori. La boîte de vitesses n’est plus un souci depuis que j’ai compris que le moteur n’aimait vraiment pas les régimes au-delà de 6 000 tr/min. De son côté, si le freinage n’est pas toujours aussi mordant que je le souhaiterais, il est d’une endurance remarquable.

La Mercedes-AMG GLA 45 me convainc plus que sa version basse, la Classe A, en proposant les mêmes performances, mais sans l’amortissement trop ferme. Elle reste trop artificielle à mon goût, que ce soit le feeling de la direction, la sonorité en mode Sport + ou Race qui frôle le grotesque ou la tenue de route peu communicative. N’empêche que ça reste une sacrée machine à sensations, capable de performances indécentes et de donner un certain plaisir, il faut juste prendre le temps de la comprendre.

Accédez à la galerie